الحمـد لله، والصـلاة والسـلام علـى مـولانـا رسـول الله والـه وصحبـه
Madame Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
Excellences, Mesdames et Messieurs,
En ouverture de la Session de haut niveau de la Journée Education de la COP 23, je souhaiterais tout d’abord rendre hommage à la présidence fidjienne pour le si beau concept de “Talanoa”, sous lequel elle a placé les travaux de cette conférence.
Que “Talanoa” marque à jamais les négociations internationales sur le climat et devienne par excellence le modèle de dialogue pour tous les biens collectifs !
J’apprécie tout particulièrement les Journées Education des COP. De surcroît, cette année, je retrouve, avec plaisir et intérêt, Madame Patricia Espinosa qui déploie d’inlassables efforts pour que l’engagement des Etats en faveur de la lutte contre les changements climatiques s’affirme et se concrétise.
Ces journées constituent un espace privilégié d’échange de nos expériences et de nos méthodes éducatives, en matière de réchauffement de la planète.
S’il n’est nul besoin de s’appesantir sur le caractère déterminant de l’éducation au développement durable pour relever le défi climatique, tant il y a consensus en la matière, il est, en revanche, primordial que nous mutualisions régulièrement nos approches pour les enrichir.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Depuis son accession au Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a inscrit la protection de l’environnement au cœur du développement du Royaume.
Une étape solennelle a été franchie en 2011 : le droit à un environnement sain et au développement durable a été consacré par la Constitution.
Ultérieurement, une loi-cadre, la Charte nationale de l’environnement et du développement durable, a défini les objectifs fondamentaux de l’action de l’Etat en la matière, parmi lesquels l’intégration de la culture de la protection de l’environnement, dans les cursus d’enseignement et de formation.
Les questions environnementales en général et celle du climat en particulier figurent également parmi les priorités de l’engagement et de l’action du Royaume au sein du cadre multilatéral.
A titre d’exemple, le Maroc, en tant que Président de la COP 22, a œuvré résolument au renforcement et à la consolidation de l’élan impulsé par la conclusion de l’Accord de Paris.
Ainsi, comme le souligne l’Appel de Marrakech proclamé à l’issue de ses travaux, la conférence a marqué « un point d’inflexion important » vers la concrétisation des engagements en actions. Les Etats-parties ont renouvelé leur « détermination à inspirer, l’espoir et l’opportunité pour les générations futures. »
La Journée Education de la COP 22 a elle-même connu un temps fort, symbolisant la mobilisation de la jeunesse et manifestant son sens des responsabilités en matière de protection de l’environnement. Qui pourrait oublier la proclamation des onze recommandations de jeunes d’horizon divers pour réduire notre empreinte écologique ?
Excellences, Mesdames et Messieurs,
La Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, créée en juin 2001 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI que j’ai l’honneur de présider a pour raison d’être l’éducation et la sensibilisation des citoyens à l’environnement. Il n’est d’action de la Fondation sans composante éducative.
D’emblée, les jeunes générations ont constitué une cible privilégiée de la Fondation. En coopération avec le ministère de l’Education nationale, nous avons notamment introduit, au Maroc, deux programmes de la Fondation pour l’éducation environnementale, ”Eco écoles“ et ”Jeunes Reporters pour l’environnement“.
En 2017, le programme ”Eco-écoles“ s’est enrichi d’une nouvelle thématique spécifiquement dédiée aux changements climatiques. Plutôt que de recevoir un enseignement diffus, les écoliers acquièrent ainsi une compréhension plus fine des impacts du réchauffement de la planète ; ils s’impliquent, recherchent des solutions locales pour y faire face et s’y adapter. Progressivement, ils modifient leur comportement.
Par un effet vertueux d’inspiration, les éco-écoles situées à proximité de centrales électriques, solaires ou éoliennes, ont développé des projets autour des énergies renouvelables. A Ouarzazate, les élèves ont créé un four domestique solaire ; à Tanger, une éolienne pédagogique est en cours d’installation.
Quant au programme ”Jeunes Reporters pour l’environnement“, chaque année, il apporte son lot d’émerveillement par la qualité, la pertinence et l’esthétique des reportages, écrits ou photographiques, réalisés par des élèves. Par exemple, une équipe d’un lycée de Nador, au nord-est du Royaume, a mené une investigation minutieuse sur les feux de forêt en période de sécheresse. Elle a ainsi mis en exergue les effets des changements climatiques et proposé d’associer, dans une démarche participative, la population locale à la prévention et à la protection des richesses forestières.
De même, des lycéens de Smara au sud du Maroc ont comparé les différentes stratégies locales de lutte contre la désertification et évalué le projet de ceinture verte de leur ville en cours de réalisation. La parfaite maîtrise des enjeux les a alors conduits à aménager une pépinière modèle au sein de leur établissement scolaire, tout en prenant le soin de sélectionner les espèces forestières endémiques les plus adaptées.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
De ses seize années dans le domaine de la sensibilisation et de l’éducation à l’environnement, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement tire deux constats.
Un premier constat, en toute modestie. Avec l’appui d’importants organismes internationaux, tels l’UNESCO, le PNUE, la FAO ou encore le secrétariat de la CNUCC, la Fondation s’est lancée en éclaireur dans une société d’abord étrangère à l’idée même de protection de l’environnement. Aujourd’hui, il n’est de propos, ni d’action qui ne tienne compte de cette thématique. C’est là un premier résultat, un résultat dont la Fondation est fière. C’est ainsi un constat de satisfaction.
Un second constat, en toute lucidité. Les résultats obtenus par la Fondation restent insuffisants par rapport au défi à relever. Si la dynamique de la sensibilisation est bien engagée au Maroc, elle ne concerne pas encore tous les citoyens de notre pays, indépendamment de leur âge, de leur lieu de résidence ou de leur situation sociale. C’est là un second constat plus mitigé qui rappelle, que dans le domaine de l’éducation à l’environnement, au Maroc comme dans d’autres pays, il faut encore aller de l’avant.
Je souscris pleinement à l’une des principales conclusions du rapport mondial 2016 de suivi de l’éducation, intitulé “L’éducation pour les hommes et la planète”, présenté lors de la COP 22 à Marrakech. L’éducation a plus que jamais une responsabilité majeure : c’est par elle que peuvent être obtenus des compétences, des attitudes et des comportements indispensables à un développement durable.
C’est aussi elle qui doit permettre à tous d’acquérir une culture de l’environnement. Chacun aura alors le souci de l’impact sur l’environnement, tant dans son quotidien que dans les décisions qu’il aura à prendre. Ainsi, nous contribuerons à enrayer la trajectoire destructrice du réchauffement climatique.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
La Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement entend résolument accélérer et approfondir son action d’éducation au développement durable, tant à l’échelle du Royaume qu’à celle du continent auquel elle appartient, l’Afrique.
C’est dans cet esprit, qu’à l’occasion de la COP 23, le Secrétariat de la CNUCC et la Fondation prendront l’initiative de renforcer leur coopération pour que soit mis en œuvre l’article 6 de la convention-cadre, relatif à l’éducation, la formation, la sensibilisation et l’accès du public à l’information.
Je vous remercie pour votre attention et souhaite que cette Journée Education de la COP 23 rencontre un franc succès.
والسـلام عليكـم ورحمـة الله تعـالـى وبـركـاتـه