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7 février 2012

6 février 2012

6 février 2012

Allocution de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa au « Symposium International sur l’Eau et les Zones Humides en Méditerranée » à  Agadir – Maroc, du 6 au 8 février 2012

 Mesdames et Messieurs,

 C’est un honneur et un réel plaisir que d’accueillir aujourd’hui à Agadir, le symposium International dédié à l’eau et aux zones humides en Méditerranée et qui coïncide avec la célébration du 40eme anniversaire de la Convention de Ramsar.

 Permettez moi tout d’abord d’exprimer mes vifs remerciements aux organisateurs de ce symposium d’avoir choisi le Maroc pour abriter les travaux de cette rencontre internationale, que SA MAJESTE LE ROI Mohammed VI, que Dieu le glorifie, a honoré en la plaçant sous SON HAUT PATRONAGE. Ainsi, se trouve réaffirmé l’intérêt accordé par notre pays aux questions environnementales à travers les efforts qu’il déploie afin de concilier les exigences du développement économiques et humains avec celles de la gestion durable des ressources naturelles.

Votre rencontre souligne, une fois encore, les enjeux stratégiques de l’eau en Méditerranée, et rappelle avec insistance la nécessité et la pertinence d’une bonne gouvernance des ressources hydriques à différents niveaux pour en faire une question clé pour le bien-être, la paix et la stabilité, notamment dans le sud et l’est de la région.

Pour universelles qu’elles soient, les problématiques liées à l’eau, et les incertitudes qui les accompagnent, comme les changements climatiques, n’en constituent pas moins un défi majeur pour les pays méditerranéens, zones de transition géo climatique prédisposées aux vulnérabilités diverses, notamment la pénurie en eau.

A nous de répondre de façon innovante et intelligente à l’impératif de consacrer suffisamment de ressources hydriques pour les besoins de développement, sachant qu’il ne peut y avoir de développement humain véritable sans une garantie d’accès permanent à l’eau.

Relever ces défis, c’est prendre conscience que le temps de l’eau, abondante et facilement disponible, a cédé le pas à la nécessité de prendre en compte, par une gestion rationnelle et des arbitrages permanents, les divers besoins nés de l’extension urbanistique, du développement démographique, des changements climatiques, de la pollution, et des pressions exercées sur le littoral, notamment avec l’essor de l’activité touristique.

 

Dans ce contexte, il appartient désormais aux pays du pourtour méditerranéen, de favoriser la coopération et le partenariat entre eux, de capitaliser sur leur expérience et expertise, de manière à pouvoir en tirer les meilleurs modèles et d’identifier les voies et les moyens dont les ressources des zones humides et particulièrement des ressources en eau peuvent être utilisées de façon durable.

 

Mesdames et Messieurs,

Les zones humides, faut-il le rappeler, sont des écosystèmes fragiles, rendus plus vulnérables par une exploitation de leurs ressources naturelles au-delà du niveau de leur renouvellement pour en garantir la pérennité et la durabilité. Les rapports d’évaluation, récemment publiés, par les organes de compétences et d’expertises scientifiques, montrent à l’évidence une dégradation préoccupante à travers le monde. Des changements quantitatifs et de distribution des ressources en eau, l’augmentation des risques d’inondation et de sécheresse, les augmentations de température et la réduction des flux hydrographiques s’inscrivent dans une spirale de cause à effet qui menace les équilibres des écosystèmes aquatiques, et conduisent, à terme, à la dégradation irréversible de ces espaces et à la perte de leurs fonctions économique, sociale, environnementale et écologique.

Le grand défi qui nous interpelle pour la conservation et la gestion durable des écosystèmes humides est d’assurer, la cohérence entre d’une part, les choix stratégiques de conservation et de développement des ressources de ces milieux et d’autre part les besoins quotidiens et intérêts immédiats ; En somme, un arbitrage savamment rendu à Péchelle du temps écologique entre les services rendus au présent et les capacités à continuer à les assurer à l’avenir. Une telle stratégie impose donc, une sensibilisation intense, soutenue et permanente de l’ensemble des acteurs dans le cadre d’une démarche participative, globale et écosystémique, et faisant appel à des instruments de veille écologique basés sur des indicateurs d’évaluation fiables.

De cette démarche, découlera notre capacité opérationnelle à agir de façon efficiente, où la proactivité permet de définir les plans de gestion, et la réactivité ajuste et corrige nos modes opératoires et nos modèles de développement. Nous aurons ainsi contribué à une mise en application effective du principe de précaution en donnant les grilles de lecture de la complexité de la « chose » écologique et en encadrant la responsabilité de la prise de décision en situation d’incertitude.

 

Mesdames et Messieurs,

Dans un contexte international agité par de graves crises financières et économiques, à effets incertains et aléatoires sur les politiques environnementales, le Maroc déploie des efforts continus, en vue de concilier les exigences du développement économique et humain avec le souci permanent de conserver et protéger sa biodiversité, de tenir compte des équilibres écologiques de ces espaces dans le cadre de ses propres convictions et des recommandations des conventions internationales relatives à la protection de l’environnement. Notre pays s’est inscrit dans cette démarche et a adhéré aux conventions du sommet de la terre de Rio en 1992. Il a mis en place les cadres institutionnel et juridique adéquats et élaboré les politiques et les programmes de mise à niveau environnementale.

Les questions environnementales constituent pour nous une préoccupation centrale et sont intégrées à nos programmes de développement ; les ressources hydriques, sur lesquelles nous focalisons notre rencontre d’Agadir, obéissent à une politique pionnière et anticipative à travers une politique de mobilisation des ressources où notre capacité de retenue a atteint 18 Milliards de m3 avec plus de 130 barrages.

Cette politique de maitrise de l’offre s’est accompagnée d’une rationalisation de la demande à travers les moyens et méthodes de l’économie d’eau, d’orientation des spéculations agricoles, de protection de la qualité des ressources et de réutilisation des eaux non conventionnelles.

S’agissant des zones humides, le Maroc se distingue par la richesse de ces écosystèmes, dont 84 ont été classées Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique, par le plan directeur des aires protégées et 24 ont été inscrites comme sites Ramsar. Couvrant plus de 200.000 ha, ces zones hébergent plus de 700 espèces de végétaux vasculaires et plus de 1400 espèces de vertébrés.

En ratifiant la Convention de Ramsar en 1980, notre pays s’est engagé naturellement à œuvrer pour la restauration, la protection et la gestion rationnelle de ces écosystèmes.

 

A ce titre, notre pays a lancé plusieurs initiatives visant le renforcement des efforts de conservation de la biodiversité des zones humides et la promotion du développement durable local et participatif.

Il a été, ainsi, procédé entre autres à i) la promulgation, en 2011, d’une loi sur les aires protégées, pour renforcer l’action et l’engagement de notre pays dans la préservation de la biodiversité, en rapport avec les lignes directrices des Conventions internationales en la matière, ii) la finalisation de l’inventaire national des zones humides du Maroc et iii) Pélaboration de la stratégie nationale pour la conservation des zones humides du Maroc.

 

La Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable et la Loi sur l’Eau, constituent désormais avec la loi sur les aires protégées un cadre législatif permettant une mise en gestion réelle des zones humides majeures du pays, conformément aux orientations et recommandations de la Convention de Ramsar, et donnant ainsi au grand chantier visant le développement humain (INDH), lancé par Sa Majesté en 2005, la dimension environnementale requise.

 

Mesdames et Messieurs,

Je suis convaincue que ce symposium contribuera à approfondir le débat sur la question de l’eau et des zones humides et à dégager, non seulement les éléments pour la mise en œuvre des programmes d’action, mais aussi les mécanismes et les outils, en particulier ceux relatifs à la coopération régionale et internationale, pour assurer la pérennité de ces écosystèmes si fragiles.

En souhaitant à ce symposium et à vos travaux plein succès, permettez-moi de remercier les initiateurs et les organisateurs de cette rencontre en vous assurant que nous restons attentifs aux recommandations que vos débats ne manqueront pas de dégager.

 

Je vous remercie de votre attention.

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