Tous pour l'Environnement

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27 avril 2012

Note Introductive

Note Introductive

Mise en Contexte

C’est en bonne connaissance des problématiques environnementales que soulève le développement économique et social de notre pays, que la Fondation Mohamed VI pour la Protection de l’Environnement, Présidée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, a placé les enjeux de l’éducation et de la sensibilisation au cœur de la mission qui lui a été attribuée, tout en donnant une place prépondérante à l’éducation des jeunes et à leur implication afin d’ en faire des défenseurs de l’environnement et des éco-citoyens.

Le thème sur « L’éducation et la Sensibilisation à une Consommation Responsable : Ma Raison d’Agir », ciblé par la Fondation et choisi pour le présent Forum, représente une problématique transversale et répond à une préoccupation majeure exprimée tant à l’échelle nationale qu’internationale. Ses impacts sur les changements de comportements, sur la préservation des ressources, sur la qualité de vie et sur le développement économique et social, pour les citoyens en général et les jeunes en particulier, en font une thématique de grande portée.

La promotion des modes de consommation et de production durables avait été l’objet de débats d’un grand intérêt au niveau mondial lors du Sommet de Rio De Janeiro de 1992, lequel intérêt ayant été réaffirmé au Sommet Mondial du Développement Durable de Johannesburg en 2002, donnant ainsi lieu au processus de Marrakech en 2003 relatif à l’élaboration d’un Plan-cadre décennal mondial de programmes de consommation et de production durables.

L’objectif poursuivi est de limiter à la fois l’utilisation des ressources naturelles et les émissions de CO2, tout en privilégiant des modes de vie économes en carbone et une économie verte, qui puisse être à même de permettre l’intégration sociale et de protéger, tout en renforçant, la biodiversité et les services fournis par les écosystèmes.

En effet, L’évolution de nos modes de consommation et de production vers des modes plus viables requiert une mobilisation tous azimuts et à tous les niveaux. Chaque partie prenante a un rôle fondamental à jouer en matière de développement durable :

Les Enseignants, participent de manière déterminante à l’éveil de la prise de conscience des questions écologiques et éthiques auprès des apprenants. Ils font acquérir les connaissances, les valeurs et enseignent les comportements compatibles avec le développement durable. Ils favorisent l’apprentissage effectif des jeunes citoyens aux prises de décisions.

Les Jeunes, ont une forte capacité de mobilisation et peuvent devenir les meilleurs défenseurs de la cause écologique et deviennent par ailleurs des agents de sensibilisation.

Les Médias, contribuent à la prise de conscience, à la formation des opinions et peuvent influencer les stratégies et le changement de comportements par la diffusion et la circulation de l’information au profit d’un large public ;

La Société Civile, notamment les Associations et les ONG, du fait de leur présence sur le terrain peuvent faciliter l’application et le suivi de programme de développement durable. Elles ont un rôle fondamental dans la sensibilisation et l’information des citoyens ;

Le Secteur Public, développe et met en œuvre les stratégies, le cadre réglementaire, et les incitations économiques adéquates face aux enjeux du développement durable ;

Le Secteur Privé, en évaluant l’impact de ses activités selon les trois aspects : environnemental, social et économique, pourra adopter des modes de consommation et de production durables favorisant une utilisation responsable des ressources.

Le forum proposé représentera une excellente opportunité de sensibilisation et de travail collectif et participatif, suggérant à chacun d’agir pour un monde plus juste au niveau social, économique et environnemental.

Aussi et afin de bien cerner la consistance et le contenu du thème choisi et dans le but de structurer la réflexion et l’analyse et faciliter ainsi la formulation de recommandations, les trois sous thèmes ci-après, conçus comme axes privilégiés pour les investigations du forum, sont proposés :

– L’éducation des Jeunes à l’environnement et au développement durable

– Choix des Modes de Production et de Consommation durables : Enjeux et défis

– Communication et Sensibilisation pour une Consommation Responsable


Sous thème N°1

L’éducation des Jeunes à l’environnement et au développement durable


 

C’est depuis déjà plusieurs décennie, en particulier à l’occasion de la conférence de Stockholm 1972 sur l’environnement, que l’importance de l’éducation environnementale a été perçue comme moyen incontournable de promotion de la protection de l’environnement et du développement durable.

L’éducation environnementale vise à faire naître chez le citoyen, dès son plus jeune âge, le sentiment de respect et de responsabilité vis-à-vis de l’environnement et de l’utilisation rationnelle des ressources et s’opère à travers la sensibilisation, l’acquisition du savoir et des connaissances, le changement de comportements, le renforcement des compétences et l’action en faveur de l’environnement.

La Décennie 2005-2014 des Nations Unies pour l’Education en vue du Développement Durable ‘DEDD’, menée par l’UNESCO, donne à l’éducation un nouvel élan. Son but est d’intégrer dans tous les aspects de l’éducation et de l’apprentissage, promus, les principes, les valeurs et les pratiques du développement durable.

L’école, en tant que milieu d’apprentissage, de transmission des connaissances et d’actions, permet l’ancrage de l’éducation à l’environnement dans le cursus scolaire et favorise ainsi l’expérimentation des projets concrets sur des thèmes touchant leur proche environnement. Ceux-ci développent chez les jeunes les aptitudes et les pratiques indispensables à leur vie sociétale.

Le processus éducatif se matérialise d’une part par son intégration transversale dans le cursus scolaire aux divers niveaux d’enseignement, et d’autres part par des activités parascolaires, et des initiatives menées par différents intervenants externes, ainsi que par l’acquisition d’outils pédagogique et didactique relatifs aux thématiques de protection de l’environnement et du développement durable.

La démarche d’appréhension et d’approche des diverses thématiques environnementales, dans le milieu scolaire, est préconisée à plusieurs niveaux et implique des priorités : Elle commence par l’environnement scolaire avant de s’élargir pour couvrir des préoccupations de niveau local, régional, national et international.

L’école, siège de différents champs disciplinaires et milieu privilégié d’acquisition de connaissances environnementales, nécessite une meilleure ouverture sur le milieu extérieur pour que les jeunes puissent intégrer un réel changement de comportements envers l’environnement.

Par conséquent, toute l’importance réside dans la dynamisation de la participation de l’ensemble des acteurs internes et externes afin d’œuvrer pour une éducation à l’environnement se focalisant notamment sur l’initiative des élèves et de leur engagement dans l’action.

Les questionnements que soulève l’éducation environnementale des jeunes peuvent être nombreux, entre autres :

• Quelles appréciations des jeunes sur les démarches et approches employées en matière d’éducation environnementale ?

• Comment envisager le renforcement de l’engagement et la participation des jeunes pour un comportement plus respectueux de l’environnement ?

• Quels rôles et apports des intervenants (ONGs, Médias, Secteurs public et privé, etc.) dans le renforcement de l’éducation environnementale des jeunes en général, et dans le milieu scolaire en particulier?


Sous thème N°2

Choix des Modes de Production et de Consommation durables : Enjeux et Défis


Les modes de production et de consommation des biens et services sont une des causes majeures de la crise environnementale et sociale mondiale. Les manifestations les plus illustratives et les plus visibles en sont : changements climatiques, raréfaction des ressources naturelles, déforestation et perte de la diversité biologique, sécurité alimentaire, accroissement des besoins en matières premières, etc. Plus que jamais, la nécessité s’impose pour un changement profond de nos comportements individuels et collectifs et de nos modes de vie en tant que consommateurs et producteurs. Il est en particulier important de pouvoir s’orienter vers une économie verte plus efficace et rationnelle en termes d’utilisation des ressources et économe en carbone.

L’économie verte se développe de par le monde par une multitude de voies et de démarches, mettant notamment au devant le développement des métiers verts, des technologies plus propres et la proposition de nouveaux modes, plus viables, de consommation et de production. L’évolution s’accompagne d’activités en forte croissance : Environ une centaine de millions d’emplois sont aujourd’hui générés par les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, les activités de recyclage, de traitements des déchets, les nouveaux modes de construction, etc.

La communauté internationale reconnait de nos jours que les modes de production actuels, sont en grande partie, dominés par des schémas linéaires qui épuisent les ressources naturelles et accumulent les déchets. Tout ce qui est produit génère des déchets en grande partie non recyclables, ce qui entraine des pertes importantes sur l’ensemble de la chaine de valeur, contrairement à la nature où le système de production est circulaire et où tout ce qui est produit est ensuite réintégré au milieu naturel pour être réutilisé.

C’est en s’inspirant du fonctionnement quasi-cyclique des écosystèmes naturels, que des alternatives à l’actuel modèle linéaire, sont étudiées, dont l’économie circulaire, où toute matière entrant dans l’élaboration d’un produit serait, en fin de vie de ce produit, recyclée ou valorisée.

Plus concrètement, l’économie circulaire, préconise une éco conception et une maitrise des flux tout au long du cycle de vie du produit (production, distribution, utilisation, traitement en fin de vie), et vise à minimiser les intrants, à réduire les déchets et les rejets, à optimiser les flux d’énergie et de matière et à aboutir à des sous-produits qui seront alors réutilisés dans d’autres processus de production.

Ce concept, déjà déployé dans de nombreux pays depuis plusieurs années, pourrait être une réelle opportunité de développement d’activités nouvelles et de création d’emplois, tout en offrant une meilleure compétitivité et en minimisant les dépendances et les coûts.

Outre l’approche ‘Economie Circulaire’, des avancées importantes sont également réalisées en terme d’intégration des considérations environnementales et pour le développement durable, dans nos modes actuels, couvrant notamment, différents aspects de recours à des technologies plus propres et à des démarches de rationalisation de l’utilisation de ressources naturelles.

Les questionnements, relatifs aux enjeux et défis ayant rapport avec le sous thème, sont nombreux et diversifiés :

• Quelles opportunités de repenser notre modèle économique vers une économie verte?

• Quels défis et enjeux associés à une telle évolution (Ils peuvent être d’ordre technique, éducatif, culturel, matériel, etc.) ?

• Quelles recommandations pourrons-nous formuler pour une plus grande adhésion aux modes de production et de consommation durables et responsables ?


Sous thème N°3

Communication et Sensibilisation pour une Consommation Responsable


L’adoption des modes de production et de consommation durables nécessite la préparation et la mobilisation d’acteurs responsables et engagés, conscients des répercussions sociales et environnementales de leur manière d’agir et de consommer, et mieux formés à répondre aux défis du présent et du futur.

L’acte de ‘consommer’ permet à tout acteur citoyen de bâtir par ses choix, des pratiques écologiques, culturelles, sociales et économiques, en bonne connaissance des impacts directs et indirects sur sa communauté mais également sur d’autres lieux dans le monde, sur la qualité de vie de tous, sur l’utilisation des ressources naturelles et sur le développement social et économique. Pour une bonne prise de conscience de l’ensemble de ces considérants, les médias et différents outils de communication s’avèrent d’une importance capitale.

Les médias sont, en fait, un vecteur puissant de façonnement des idées, des modes de consommation voire même du comportement. Peu importe leur nature et leur formes, on reconnaît aux médias des fonctions classiques visibles ou latentes telles que la recherche et la diffusion de l’information, celles de formation et d’éducation et celles de divertissement ; en plus d’autres fonctions latentes à caractère psychologiques.

Une grande diversité d’organisations de médias publics, privés et communautaires ainsi que des médias numériques peuvent, chacune à leur niveau, faciliter la sensibilisation et l’apprentissage sur les défis et enjeux majeurs liés à une consommation responsable et à la préservation des ressources.

La couverture médiatique actuelle des questions relatives à l’environnement et au développement durable, se focalise sur des évènements conjoncturels et ponctuels, nécessitant une vision de long terme et un engagement dans la durée par rapport aux enjeux environnementaux et aux tendances actuelles.

Aussi, afin de mieux aborder les différents sujets, les simplifier et les vulgariser, une acquisition de connaissances et de compétences s’avère nécessaire, ainsi que des techniques de recherche et d’investigation adaptées assurant la pertinence, la qualité et la quantité suffisante de l’information, dans le respect les principes d’honnêteté de l’information et de la neutralité.

Les questionnements que soulève le volet communication et sensibilisation peuvent être nombreux, à titre indicatif :

• L’environnement et le développement durable constituent t-ils une priorité dans l’actualité des médias ?

• Comment assurer une meilleure couverture de l’actualité et une plus large diffusion de l’information pour promouvoir une consommation responsable auprès des jeunes, des décideurs politiques et économiques et des communautés ?

• Quelles propositions de recommandations pour une plus grande mobilisation des médias pour l’environnement ?

 

 

 

 

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